Mois: avril 2008

Homo Humini Lupus*. L’agriculture et les Hommes.

Si je devais tirer une première conclusion des quelques informations lues sur l’agriculture naturelle, la permaculture, la microbiologie des sols et la micro-agriculture biointensive, ce serait cette phrase, inspirée par John Jeavons :

«Faire croître le sol au lieu de faire croître les plantes»

Une agriculture ne peut être durable que si elle ne détériore pas la terre. Depuis que les Hommes se sont sédentarisés (villages, villes, etc.) ils ont du inventer l’agriculture pour pouvoir se nourrir. Par la force des choses, l’agriculture traditionnelle est durable (les formes non durables entrainant la chute des civilisations qui les employaient). L’agriculture productiviste, par l’emploi de la monoculture, le labour, l’utilisation de pesticides et d’engrais chimiques (entre autres), a réussi le tour de force d’épuiser le sol en une seule génération. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, l’agriculture biologique n’est également pas durable, car elle nécessite un important apport de fertilisant organique externe (qui épuise donc la terre de laquelle provient ce fertilisant). Les nouvelles formes d’agriculture citées précédemment ne font pas pousser une production vivrière, mais organisent les bonnes conditions pour que la nature fasse pousser cette production. Pourquoi nos champs ou nos jardins sont-ils fondamentalement dépendents d’apports externes, alors que les forêts par exemple, enrichissent continuellement leurs sols en cycle fermé ? Pour qu’un sol soit autofertile, il faut regarder comment la nature s’y prend. La seconde révélation que j’ai eue lors de mes lectures, c’est :

Ne pas se battre contre la nature, mais utiliser et canaliser sa force et l’imiter

La démarche de la permaculture va dans se sens. Un de ses principes fondamentaux est « observer et reproduire des modèles naturels ». L’agriculture moderne et la science font fausses routes car elles ont fragmenté les expertises et ont perdues ce tout que forme les écosystèmes. Ces nouveaux types d’agricultures nécessitent une décolonisation de l’imaginaire (comme la décroissance à d’autres niveaux). On peut voir une plante comme une « mauvaise herbe » car elle n’est d’aucune utilité suivant notre perception. Ou alors on remet cette plante dans le cadre plus global de l’écosystème : cette plante n’est pas là par hasard (les plantes peuvent être bioindicatrices, c’est à dire apporter des éléments sur les sols : pollués, azotés, tassés, en bonne santé, etc.) et elle a une fonction à remplir (ne pas laisser le sol à nu, décompacter le sol, dépolluer,  fixer l’azote, etc.). On peut considérer certains animaux comme nuisibles, ou comme les plantes les remettre en contexte (élimination des individus faibles ou malades, etc.), en tirer les conséquences (problèmes posés par la monoculture) et les solutions (offrir une plus grande biodiversité pour que les prédateurs des « nuisibles » équilibrent leur population).
Je ne suis qu’au début de mon exploration, mais je crois que ces deux principes sont fondamentaux, et risquent de guider le chemin qu’il me reste à parcourir. Faire croître du sol, et imiter la nature. Beau programme.

Pour ne pas vous laisser sur votre faim, j’aimerai vous présenter deux blogs que j’aime particulièrement : Le sens de l’humus, qui est un blog collectif d’une association qui expérimente ces concepts sur un bout de terrain près de paris et dont la bibliographie commentée m’a servi de phare (mais aussi le produit de leurs réflexions et expérimentations), et jardinons la planète qui abrite les réflexions passionantes d’un agronome décroissant.

* L’Homme est un loup pour l’humus (si je me suis pas trompé dans les déclinaisons latines).

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Changements

Peu de changements sur le blog, mais beaucoup de changements dans ma petite tête. L’informaticien le plus pantouflard que l’ère quaternaire ai porté commence à rêver d’un lopin de terre, d’une vie d’autonomie énergétique et alimentaire …

Trouver une voie qui me plaise, trouver une voie qui nous plaise, avoir tout à apprendre, et le spectre du pic pétrolier et du réchauffement climatique. Exaltant et effrayant à la fois.

PS: j’ai aussi changé de pseudo et de ‘tite image sur wordpress, alors ne soyez pas étonnez de voir un « nicollas » dans les parages. On me prendra plus pour une fille, au moins :)