Ce billet présente quelques statistiques sur le pétrole en France, et présente pourquoi le pétrole est une énergie si importante. Les données proviennent de «L’annuaire statistique de la France», éditions 2003 et 2004. Les graphiques sont de moi, des erreurs d’interprétation ou lors de la manipulation ne sont dont pas à exclure totalement.
Le premier camembert montre la part des différentes énergies primaires dans la consommation énergétique française. On peut en tirer plusieurs constats. Premièrement, trois énergies primaires dominent : le nucléaire (qui constitue la quasi totalité de l’électricité primaire, qui doit sûrement contenir l’hydro-électricité aussi), le pétrole et le gaz naturel. On remarque aussi que les énergies fossiles (pétrole, gaz et charbon) fournissent plus de la moitié de notre consommation.

Interessons-nous au pétrole. Tout d’abord on remarque qu’il occupe une place non négligeable (plus de 35%). Une erreur fréquemment commise est de penser que notre énergie nucléaire nous rend moins dépendant du pétrole, or la part du pétrole dans la consommation d’énergie primaire est sensiblement la même qu’ailleurs (35.8% pour le monde, 39.6% pour les USA, 38.3% pour l’Allemagne, 38.6 pour l’Europe de l’OCDE). Cela provient du fait que le nucléaire ne remplace pas l’usage du pétrole, mais celui des autres énergies fossiles (charbon et gaz), qui sont utilisées pour produire de l’électricité. Ainsi le charbon ne représente que moins de 5% en France, contre une moyenne mondiale de 23% (24.2% pour l’Allemagne, 18% pour l’Europe de l’OCDE, 55.6% pour la Chine). La moyenne de la part de gaz dans l’énergie primaire consommée est également sensiblement diminuée en France (13.5% contre une moyenne mondiale de 19.4%, avec 36% pour l’Angleterre et 23% pour les USA).
Le prochain graphique nous montre par quels secteurs sont consommés les produits pétroliers. C’est le secteur des transports qui consomme la grande majorité des produits pétroliers. Ceci signifie que les transports seraient la première victime (quantitativement parlant) d’une pénurie de pétrole entraînant une hausse des prix.
Le graphique suivant montre quant à lui la part des différentes énergies primaires dans le secteur des transports. On voit une immense dépendance du secteur des transports à l’égard du pétrole, qui représente quasiment la seule énergie alimentant ce secteur. On comprend mieux pourquoi le nucléaire n’a pas rendu la France moins dépendante en pétrole : le nucléaire produit de l’électricité, et les voitures et les camions ne roulent pas à l’électricité, mais aux produits dérivés du pétrole.
Nos transports sont donc particulièrement vulnérables à une hausse des prix du pétrole, puisqu’il n’y a pas à l’heure actuelle d’alternative crédible à un transport sans pétrole. Le pétrole étant un enjeu fondamental pour nos transports, qu’en est-il de notre indépendance à son égard (et à celui de nos autres sources d’énergies) ? Si on définit l’indépendance énergétique par le rapport entre production et consommation, on obtient le graphique suivant.

Nous sommes donc très dépendants de l’importation d’énergie fossile, tout particulièrement du pétrole (le charbon culmine à 10% car nous en produisons très peu, mais nous en consommons peu). Sans surprise, nous sommes autonomes en électricité (grâce au nucléaire) et en énergie renouvelables (tout simplement par ce que nous ne consommons que ce que nous produisons, c’est à dire pas grand chose). Il ne faut être trompé par le chiffre de l’indépendance énergétique totale de 50%, il masque de grosses disparités entre une indépendance totale (électricité) et une dépendance totale (énergies fossiles). Il ne faut également pas oublier que la France est totalement dépendante des importations d’uranium pour générer son électricité (on peut dès lors se demander ce que représente l’indépendance énergétique en électricité).
Comme nous sommes très dépendants du pétrole, qui est une ressource cruciale pour un secteur essentiel (le transport), il est intéressant de voir quelles sont nos sources d’approvisionnement. Ci dessous sont représentées nos source de pétrole brut, en 1973 (l’année du premier choc pétrolier) et en 2002.
Les chocs pétroliers nous auront au moins servis à diversifier nos sources.
Cette étude devrait être complétée par une étude sur l’importance des transports pour nos sociétés industrielles et globalisées, ainsi qu’agrémentée de données sur la déplétion de nos sources de pétrole. Ca sera fait quand j’aurai récupéré les données (et si j’arrive à récupérer des données pertinentes pour ce qui nous interesse).