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L’équation de Kaya

Cet article est une introduction à un article de Jean-Marc Jancovici. L’équation de Kaya est un petit tour de passe passe mathématique qui permet de cerner certains des futurs enjeux en ce qui concerne le dérèglement climatique et de remettre en cause certaines de nos croyances (ou du moins celles de nos gouvernements).

L’équation démarre de la simple égalité CO2 = CO2. Comme tout le monde le sait, quelque soit x, on a x/x =1. On va donc multiplier trois fois la partie droite par x/x, où x prendra successivement la valeur de la consommation énergétique (TEP), le PIB et la population. En décalant les dénominateurs on va, sans changer la valeur de l’équation, exprimer les émissions de gaz carbonique en fonction de plusieurs paramètres, à savoir le contenu en CO2 de l’énergie (c’est à dire le pouvoir d’effet de serre d’un type d’énergie), l’intensité énergétique de l’économie (la quantité d’énergie qu’il faut utiliser pour produire de la richesse), de la production par habitant et de la population.

Équation de Kaya

Équation de Kaya

Partant de l’hypothèse qu’il faut réduire par deux les émissions de CO2 d’ici 2050, il faut également réduire la partie droite d’un facteur 2. En se basant sur les prévisions d’augmentation de la population et de croissance, Jancovici déclare que la réduction va devoir se faire sur un facteur 10 sur les deux variables restantes. Analysant le gain d’efficacité dès 35 dernières années et en prolongeant cette tendance, il en déduit un gain optimiste d’un facteur 2 seulement pour l’intensité énergétique de l’économie.

Il reste donc à gagner un facteur de 4 ou 5 sur la variable représentant le contenu en CO2 de l’énergie, tout en sachant que le gain n’a été que de 10% durant les 35 dernières années, et que la consommation d’énergie va doubler jusqu’à 2050 (conséquence des hypothèses faites sur les trois autres variables, c’est à dire une plus grosse population consommation plus d’énergie, qui ne sera pas compensé par le gain d’efficacité). En prenant également en compte une déplétion des énergies fossiles, Jancovici en arrive à un gain nécessaire d’un facteur 7 sur les énergies qui ne dégagent pas de CO2  (nucléaire, hydroélectricité, biomasse, éolien, solaire).

Est-ce réalisable ? Jancovici en doute.

La solution résiderait alors, avec l’utilisation d’énergies moins émettrices de CO2, et une efficacité accrue, de réduire également les autres facteurs que sont la production (et donc la consommation) et la population. Ce qui va à l’encontre des croyances et des prévisions de nos gouvernements.

Je vous conseille d’aller visiter et de vous perdre dans le dédale des pages du site de Jean-Marc Jancovici, qui est une mine d’informations.